vendredi, juin 05, 2009

LE DERNIER DES SCHOENFELD#1 : Lu sur le Net...



Pour le plaisir des yeux, cet ex-libris réalisé par Cédric à l'occasion de la sortie de ce premier tome (librairie Hobbie Folie à Bordeaux)

Par ailleurs, sous la plume de l'incontournable chroniqueur Manue Picaud, voici un extrait de ce que l'on peut lire sur Paperblog :

"Après l’Enfant Maudit (Bamboo) de Laurent Galandon et Arno Monin, voici une nouvelle histoire de quête de ses origines qui entraine le héros contemporain à ouvrir des pages oubliées, refoulées ou dissimulées depuis la Seconde Guerre mondiale. Décidément depuis les Maitres de l’Orge (Glénat) de Jean Van Hamme et Francis Vallès, les sagas familiales ont la côte. Sans doute parce qu’elles touchent justement aux secrets du domaine de l’intime et qu’elles contiennent une part de romanesque où chacun peut reconnaître son voisin ou soi-même et s'interroger sur son propre parcours dans de telles circonstances (...)

Les scénaristes Agnès et Jean-Claude Bartoll reconstituent parfaitement l’ambiance particulière de l’entre deux guerres et de l’Occupation et lancent les pistes qui devraient faire comprendre pourquoi John a été élevé par sa tante aux Etats-Unis sous une autre identité. Le récit entrecoupé de scènes de flash back bien reconnaissables est tout en finesse avec beaucoup de cases sans texte qui se comprennent d’elles-mêmes. Car Cédric Hervan a su trouver son style de dessin, construisant des décors très réalistes, autant contemporains qu’historiques, et mettant en scène des personnages expressifs et attachants. Sa mise en couleur directe à l’aquarelle renforce la sensibilité de l’album. Le tout progresse au fil des pages.

Un excellent démarrage pour une trilogie prometteuse."

Et, vous semblez être nombreux à partager cet avis. Vous pouvez d'ailleurs nous envoyer vos réactions via le lien "contactez-nous" de ce Blog !

Pour finir, voici un extrait d'une interview de Cédric et de nous parue sur Auracan.com sous la coordination de Brieg F. Haslé :

"
Pouvez-vous nous présenter cette nouvelle série ?
Agnès Bartoll : Cette série raconte l'histoire d'un jeune romancier américain qui découvre à la mort de sa mère que cette dernière n'était pas sa vraie mère, mais qu'elle est sa tante. Il est en réalité le seul survivant d'une grande famille juive qui a été déportée pendant la guerre. Il va donc partir sur les traces de ses ancêtres. Cela va le mener en France, plus particulièrement dans le Périgord, où il fera la rencontre de la famille Auberoche, la toute puissante famille du bourg Rabaillac. Il découvrira tout au long de son cheminement, les destins croisés de ces deux familles, où passé et présent se mêlent encore…
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le Dernier des Schoenfeld T2
extrait en exclusivité de la planche 7
© Hervan - Bartoll / Glénat

Jean-Claude Bartoll
: D’un point de vue narratif, ce premier tome nous plonge immédiatement dans l’histoire avec le personnage de John que nous n’abandonnons qu’au cours de flashs-backs en « live » qui nous permettent de découvrir les relations entre les Schoenfeld et les Auberoche. Mais, cette série n’est en aucune façon manichéenne. Il n’y pas que du « noir et blanc » mais aussi beaucoup de « gris » jusqu’à l’épilogue à la fin du T3…

Est-ce plus difficile de bâtir une fiction basée sur des faits autobiographiques ?
AB : Extrêmement difficile car cette histoire n'existerait pas si je n'avais moi-même fait tout le chemin sur les traces de ma famille juive disparue et spoliée pendant la dernière guerre. Ma mère fut la seule survivante des Schoenfeld. Son père, grand industriel dans le caoutchouc et médaillé de la Légion d'honneur pendant la première guerre mondiale, fut envoyé le premier à Drancy où il survécut pendant trois ans. Puis les Allemands vinrent chercher les femmes de la famille (qui n’avaient pas encore été internées…) et, ce jour-là, ma mère s'enfuit par la porte de service de leur appartement situé dans le XVIe arrondissement à Paris. Elle fut la seule survivante de sa famille ! Cette histoire resta douloureuse pendant toute sa vie. Elle décida de cacher son appartenance juive et épousa même la cause Palestinienne dans les combats journalistiques et politiques qu’elle mena jusqu’à la fin de ses jours. Je pense qu'elle a été fortement traumatisée. Quant à nous, ses enfants, nous n'avons jamais pu connaître la joie d'avoir des grands-parents et nous avons vu notre mère souffrir toute sa vie. J'ai été profondément touchée par mes propres recherches familiales. Jean-Claude m'a appris à positiver et m'a permis d'en faire une nouvelle aventure !

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les Schoenfeld, grand-parents maternels d'Agnès Bartoll © archives personnelles d'Agnès Bartoll
JCB : Le Dernier des Schoenfeld a son point de départ dans des événements réels mais, lors des recherches d’Agnès aux Archives Nationales, je lui ai proposé de prendre un peu de recul et de « fictionniser » tout ce qu’elle vivait à ce moment-là. C’est pour cela que j’ai effectué le découpage-dialogué de l’album après en avoir fait la construction avec Agnès. J’ai essayé de lui apporter un certain « recul » que je souhaite bénéfique…

À côté d’autres séries en rapport avec l’actualité, cette série transmet-elle un message particulier ?
AB : C'est une nouvelle direction que nous prenons dans l'écriture. Ce n'est plus que de l'action-aventure bien documentée. Il y a là une touche beaucoup plus humaine et personnelle. Le message est dans l'œuvre. C'est une série en trois tomes, à la découverte du destin tragique de ces deux familles françaises dont une a eu le malheur d’avoir des origines juives…
JCB : Nous faisons de la BD pour que le lecteur passe un agréable moment de détente. Comme aller au cinéma ou regarder un bon film sur son vidéo-home. Cette série est une fiction, sensiblement ancrée dans une période douloureuse de notre histoire, mais dont on commence à parler avec une liberté de ton de plus en plus importante. Et, si message il y avait à communiquer, ce serait celui de tolérance. Ça fait « politiquement correct », mais c’est sincère !

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le Dernier des Schoenfeld T2, extrait en exclusivité de la planche 5 © Hervan - Bartoll / Glénat

Pourquoi pensez-vous qu’il y ait autant d’histoires actuellement autour de la Seconde Guerre mondiale ?

AB : Peut-être que la crise que nous vivons actuellement se rapproche d'un état de guerre ! En tous les cas, c'est une histoire originale que nous portons depuis fort longtemps. Il n'y a pas de suivisme chez nous ! Juste l'envie d'emmener les lecteurs avec nous dans une histoire forte aux dimensions dramatiques et historiques bien documentées…
JCB : J’ajouterais que j’ai toujours été un « fana » d’Histoire. Et, parmi toutes les époques qui me passionnent, il y a les années 1930 à 1950 plus particulièrement. Je viens de voir sur une chaîne de documentaires une série sur la « guerre filmée en couleurs » (la seconde, bien sûr). C’était stupéfiant et fichtrement inspirant. Pour tout vous dire, je développe un projet dont le titre provisoire est l’Énigme Nüremberg. Avec un dessinateur aussi passionné que moi par cette époque, nous nous échangeons des documentations originales et alimentons notre réflexion sur ce projet qui sera en « ligne claire »…"

Et, dans un prochain Post, des news de notre belle Najah du côté d'Hollywood...

@+...

PS : Pour ceux que cette période historique intéresse, regardez "Un village français" sur France 3 (avec rediffusion des épisodes précédents sur le site de la chaîne). Un de mes anciens profs au C.F.J, Jean-Pierre Azéma y assure le rôle de conseiller historique...